Je suis Canadien, mais me voyez-vous comme tel?
Yet another video has gone viral within the social media platforms frequented by Chinese Canadians about a customer refusing to wear a mask inside a store. At first brush, this video is no different from others as it depicts a white guy arguing with a clerk inside T&T, a Chinese supermarket, in Mississauga, over the wearing of a mask.
But 30 seconds into the video, the racist ideology of the customer rears its ugly head when he started to call mask-wearing a “Chinese communist lie”, and that COVID-19 is a “communist virus coming from Wuhan China …. just like you”, referring to the T&T clerk, who appears to be a Chinese Canadian man in his 60s. But the insults did not end there.
As the customer continued on with his racist rant and demanding to know where the clerk came from, the latter could be heard repeatedly stating, “I am Canadian”. In response, the customer said, with visceral contempt, “you are as Canadian as my butt”.
In total, the clerk repeated “I am Canadian” about 20 times, as if that was his only defence when confronted with unabashed, literally in-your-face, racism.
But then again, what else could we as Chinese Canadians say or do when words seem to fail to convey the anguish and profound sense of loss we feel when our very existence in the country we call home is being rejected?
Une autre vidéo est devenue virale sur les plateformes de médias sociaux fréquentées par les Canadiens d’origine chinoise sur un client refusant de porter un masque à l’intérieur d’un magasin. Au premier abord, cette vidéo n’est pas différente des autres car elle montre un homme blanc se disputant avec un employé de T&T, un supermarché chinois, à Mississauga, à propos du port d’un masque. Mais 30 secondes après le début de la vidéo, l’idéologie raciste du client relève sa vilaine tête quand il a commencé à traiter le port du masque de «mensonge communiste chinois», et que COVID-19 est un «virus communiste venant de Wuhan en Chine…. tout comme vous », en référence au commis de T&T, qui semble être un Canadien chinois dans la soixantaine. Mais les insultes ne se sont pas arrêtées là.
Alors que le client continuait ses propos racistes et exigeait de savoir d’où venait le commis, ce dernier a pu être entendu à plusieurs reprises dire: «Je suis canadien». En réponse, le client a dit, avec un mépris viscéral, «vous êtes aussi canadien que mon cul».
Au total, le commis a répété «Je suis canadien» une vingtaine de fois, comme si c’était sa seule défense face à un racisme sans vergogne, littéralement en face.
Mais là encore, que pourrions-nous dire ou faire d’autre, en tant que Canadiens d’origine chinoise, lorsque les mots semblent ne pas transmettre l’angoisse et le profond sentiment de perte que nous ressentons lorsque notre existence même dans le pays que nous appelons chez nous est rejetée?
Being a Canadian has not helped scores of Chinese Canadians and other Asian Canadians who have been attacked, both verbally and physically, on the street, in public transit, at work, and pretty much anywhere we go during this pandemic. Indeed, our very identity as Canadian is under attack, when our loyalty to Canada is being questioned, and our decision to wear a mask, or not, is being linked to our race.
Not only do we have to contend with racism because of the colour of our skin, Chinese Canadians also have to fight against xenophobia because no matter how long we have lived in this country, how many generations of our families have settled here and how much we have contributed to the building of our nation, we are still regarded as foreigners. As long as this country has been around, starting with the first Prime Minister John A MacDonald who called us “strangers in a strange land”, our right to belong has never been fully accepted.
At times like this when systemic racism is being openly discussed and acknowledged by officials at all levels of government, there has been no out-pouring of support for Asian Canadians battling anti-Asian racism. No celebrities coming to the aid of this T&T clerk, who was simply doing his job by following his company’s policy and as of July 10, the order of his city, mandating all residents to don a mask while indoor.
This video was reminiscent of a similar incident back in March when a group of Asian Canadian women were kicked out of a Metro store in Toronto for wearing masks. They too were berated by a white customer, but with the support of the store employees. As in the case of the T&T clerk, the Canadian public turned a blind eye, while the demand from a Chinese Canadian advocacy group to Metro to explain their action has been left unanswered.
Since when has wearing a mask and requiring others to wear one become a crime? The answer: when you are Asian.
Être Canadien n’a pas aidé un grand nombre de Canadiens d’origine chinoise et d’autres Canadiens d’origine asiatique qui ont été agressés, verbalement et physiquement, dans la rue, dans les transports en commun, au travail et à peu près partout où nous allons pendant cette pandémie. En effet, notre identité même de Canadien est attaquée, lorsque notre loyauté envers le Canada est remise en question et que notre décision de porter un masque, ou non, est liée à notre race.
Non seulement nous devons lutter contre le racisme en raison de la couleur de notre peau, mais les Canadiens d’origine chinoise doivent également lutter contre la xénophobie, car peu importe depuis combien de temps nous vivons dans ce pays, combien de générations de nos familles se sont installées ici et combien nous ont contribué à la construction de notre nation, nous sommes toujours considérés comme des étrangers. Depuis que ce pays existe, à commencer par le premier premier ministre John A. MacDonald qui nous a traités d ‘«étrangers dans un pays étranger», notre droit d’appartenance n’a jamais été pleinement accepté.
À des moments comme celui-ci, lorsque le racisme systémique est ouvertement discuté et reconnu par les fonctionnaires de tous les paliers de gouvernement, il n’y a pas eu de manifestation de soutien aux Canadiens d’origine asiatique qui luttent contre le racisme anti-asiatique. Aucune célébrité ne vient en aide à ce commis de T&T, qui faisait simplement son travail en suivant la politique de son entreprise et à partir du 10 juillet, l’ordre de sa ville, obligeant tous les résidents à revêtir un masque à l’intérieur.
Cette vidéo rappelait un incident similaire en mars, lorsqu’un groupe de Canadiennes d’origine asiatique a été expulsé d’un magasin Metro à Toronto pour avoir porté des masques. Eux aussi ont été réprimandés par un client blanc, mais avec le soutien des employés du magasin. Comme dans le cas du commis de T&T, le public canadien a fermé les yeux, tandis que la demande d’un groupe de défense sino-canadienne à Metro d’expliquer son action est restée sans réponse. Depuis quand porter un masque et exiger des autres d’en porter un est-il devenu un crime? La réponse: quand vous êtes asiatique.
When I hear the T&T clerk declaring over and over again “I am Canadian”, I wonder how many more of us must do the same before the Canadian Government will hear our cries and take our issues seriously. How much hope do we have to achieve true equality when the very strategy that Canada has adopted to combat racism does not even acknowledge the existence of anti-Asian racism?
As more and more cities begin to make mask wearing mandatory, I fear there will be more attacks on our community. Just as Chinese Canadians have been blamed for bringing the virus to Canada, we will be blamed by the anti-maskers for being forced to wear a mask designed to protect all of us from getting the virus.
All I can do is ask my fellow Canadians, I am Canadian, but do you see me as one?
Avvy Go, Clinic Director – Chinese & Southeast Asian Legal Clinic
Quand j’entends le commis de T&T déclarer à maintes reprises «Je suis Canadien», je me demande combien d’entre nous devons faire de même avant que le gouvernement canadien n’entende nos cris et prenne nos problèmes au sérieux. Dans quelle mesure avons-nous l’espoir d’atteindre une véritable égalité alors que la stratégie même que le Canada a adoptée pour lutter contre le racisme ne reconnaît même pas l’existence du racisme anti-asiatique?
Alors que de plus en plus de villes commencent à rendre obligatoire le port du masque, je crains qu’il y ait plus d’attaques contre notre communauté. Tout comme les Canadiens chinois ont été accusés d’avoir introduit le virus au Canada, nous serons blâmés par les anti-masques d’avoir été forcés de porter un masque conçu pour nous protéger tous contre le virus.
Tout ce que je peux faire, c’est demander à mes concitoyens canadiens, je suis Canadien, mais me voyez-vous comme tel?
Avvy Go, directeur de clinique – Clinique juridique chinoise et sud-est asiatique